ALERTE N°224 DU 3 NOVEMBRE 2020 LE RÉGIME D’ACTIVITÉ PARTIELLE UNE NOUVELLE FOIS AMÉNAGÉ
Trois décrets (dont un spécifique à Mayotte qui ne sera pas traité dans la présente alerte) adaptant le régime d’activité partielle à la prolongation de la crise sanitaire viennent d’être publiés (décrets n° 2020-1319 relatif au taux horaire d'allocation, décret n°2020-1316 relatif aux modalités de mise en œuvre des deux dispositifs d'activité partielle, décret n° 2020-1318 relatif au taux horaire d'allocation applicable à Mayotte).
- Dispositions relatives à la prise en charge financière de l’activité partielle
- Le taux de l'indemnité versée au salarié reste inchangé jusqu’au 1er janvier 2021
Les salariés placés en activité partielle continueront à bénéficier d’une indemnité horaire correspondant à 70 % de leur rémunération horaire brute de référence.
A compter du 1er janvier 2021, sous réserve de la parution de nouveaux décrets, cette indemnité passera à 60 % de leur rémunération horaire brute de référence.
(Décret n° 2020-1316 du 30 octobre 2020)
- Le taux de l’allocation d’activité partielle versée à l’employeur évolue
- Jusqu'au 31 décembre 2020
Depuis le 1er juin 2020, une modulation de l’allocation d’activité partielle perçue par les employeurs est appliquée en fonction de la « sinistralité » de leur secteur d’activité.
Plus précisément, un taux général est fixé à 60 % de la rémunération horaire brute des salariés et un taux majoré fixé à 70 % s’applique pour les secteurs sinistrés.
Pour rappel, ce taux majoré s’applique :
- aux entreprises relevant des secteurs les plus touchées par la crise : hôtellerie-restauration, tourisme, transport aérien, sport, culture et événementiel (se rapporter à l’annexe 1 du décret n°2020-810 du 29 juin 2020 qui précise les activités concernées) ;
- aux entreprises exerçant leur activité principale dans les secteurs dont l'activité dépend des secteurs listés ci-dessus et subissant une très forte baisse de chiffre d'affaires (au moins 80 %) (se rapporter à l’annexe 2 du décret n°2020-810 du 29 juin 2020 qui précise les activités concernées) ;
- aux entreprises relevant de secteurs autres que ceux mentionnés dans les deux cas ci-dessus et dont l'activité principale, impliquant l'accueil du public, est interrompue totalement ou partiellement du fait de la propagation de l'épidémie de Covid-19 (à l'exception des fermetures volontaires).
Ces taux restent applicables jusqu’au 31 décembre 2020.
(Pour plus de précisions, se rapporter à l’alerte n° 212 du 6 juillet 2020)
- A compter du 1er janvier 2021
Un taux d'allocation d’activité partielle unique sera fixé à 36 % de la rémunération horaire brute des salariés, indépendamment du secteur d’activité dont relève l’entreprise.
En conséquence, le taux horaire minimal sera abaissé de 8,03 à 7,23 euros.
(Décret n° 2020-1319 du 30 octobre 2020)
- Autres dispositions relatives au régime d’activité partielle
- Modification des modalités d’information du CSE dans les entreprises d’au moins 50 salariés (applicable depuis le 1er novembre 2020)
Dans les entreprises d'au moins 50 salariés, le CSE est informé à l'échéance de chaque autorisation de placement en activité partielle par la Direccte, des conditions dans lesquelles l'activité partielle a été mise en œuvre.
(Décret n° 2020-1316 du 30 octobre 2020)
- Modification de la période maximale autorisée en activité partielle
(applicable à compter du 1er janvier 2021)
L’autorisation d'activité partielle est accordée pour une durée maximum de 3 mois.
Elle pourra être renouvelée dans la limite de 6 mois, consécutifs ou non, sur une période de référence de 12 mois consécutifs.
Par dérogation, l'autorisation pourra être accordée pour 6 mois renouvelable lorsque le placement en activité partielle est justifié par un sinistre ou des intempéries de caractère exceptionnel.
Lorsque l’employeur a bénéficié d’une autorisation d’activité partielle avant cette date, il n’est pas tenu compte de cette période pour l’application de ces nouvelles dispositions
(Décret n° 2020-1316 du 30 octobre 2020)